Une maison celle de son enfance
Une croix qui rappelle son attachement aux valeurs chrétiennes
Une fontaine celle où il venait le soir pour rêver dans l'espérance
Une lampe celle qui éclaire et aussi celle qui s'éteint
Voilà le tableau où se présentaient, dans un ordre dispersé et confus, les éléments
de cette place réaménagée et dédiée à notre illustre écrivain Maurice Métral.
J'ai rencontré son épouse Angela, j'ai entendu son cœur, j'ai découvert sa ténacité.
Elle, toujours discrète, vivant dans l'ombre de son mari, discrète mais combien
présente dans la vie de Maurice, s'est soudainement réveillée, elle s'est battue pour
laisser une trace de l'œuvre de son mari dans son village natal.
Angela, ce jour signe la consécration de cette mission, elle t'honore, elle honore
aussi ta famille et tes amis et Grône peut s'enorgueillir d'honorer la mémoire de l'un
de ses enfants trop tôt disparu et dont le rayonnement nous manque.
Combien de symboles cette place nous rappelle-t-elle la vie de Maurice
Il y a cette croix Quand je vois la croix
j'entends ma mère
et il y a dans ce que je crois
la présence de sa lumière
Il y a ces roses là où hier vivaient les roses
j'écrivais mon avenir
et ici où aujourd'hui je repose
je ne suis plus qu'un souvenir
Il y a ces stèles Ces pierres d'Evolène qui viennent des profondeurs de la terre
nous rappellent un passage de la vie de Maurice qui a travaillé
comme mineur à la Grande Dixence, d'où son livre
"Les hauts cimetières" qui nous livre une étape importante de
son parcours dans un milieu où les ressources étaient le fruit
d'un travail pénible et hostile.
Et pourquoi sept colonnes. Ce chiffre mythique pourrait laisser
penser à des interprétations aussi diverses qu'étranges, en fait il
s'agit seulement de relever les sept entités qui composent la
cellule familiale de Maurice Métral : le père, la mère et les
5 enfants.
et enfin, il y a la fontaine
qui a été une source d'inspiration, une source d'errance pour
l'esprit pour Maurice
J'entends une voix
dans une rumeur lointaine
et enfin je me revois
auprès de la petite fontaine où je venais le soir
pour rêver dans l'espérance
et vivre avec le silence
alors dans la lumière rose
d'un jour qui finit
lentement je me repose
le regard vers l'infini
et quand je ne serai plus dans ma maison
que la lampe sera éteinte
il y aura encore dans les saisons
mon âme et ses empreintes.
Mesdames, Messieurs,
L'homme ne vit pas seulement de pain,
il se nourrit aussi de culture,
puisse cette place dédiée à Maurice Métral
forger les âmes de notre communauté
et développer leur sensibilité aux œuvres
culturelles.
Il fait si froid là où je vais
très loin dans une solitude
avec le souvenir d'un visage que j'avais
pour un amour d'immortelle gratitude
N'y a-t-il pas dans ce poème une forme de reconnaissance ?
Mesdames, Messieurs, je vous remercie de votre attention
Michel Couturier