...auquel je n''ai pas su dire au revoir
Cela va faire 3 ans que tu nous as quittés, pour un pays de rêves, en me laissant l'image d'un visage paisible qui révélait une paix intérieure dont je me souviens encore, comme si c'était hier.
Je me souviens aussi, comme si c'était hier, de ce fameux soir, lorsque je suis rentrée du CHUV à Lausanne , où j'étais venue te voir, d'avoir reçu de toi un téléphone à 22h me disant :
« Tu vois ma chère Daphné je voulais savoir comment tu vas et, j'ai fait ton numéro de mémoire ».
Dans ta voix, il y avait tellement de fierté, que les larmes me sont venues. Par ses mots, tu m'avais montré l'exemple du courage et de la volonté.
Puis, tu es rentré à la maison. Ta chère maison où tu avais retrouvé ton milieu d'écriture et aussi ton rire, tes plaisanteries.
Je me souviens de ce fameux samedi où nous avions joué aux cartes avec maman. Tu trichais en douce avec la complicité de maman, pour me laisser gagner, sachant que je rageais de te voir agir de la sorte. Simplement de t'entendre rire et de voir ta joie rayonner sur ton visage est pour moi le dernier souvenir que je garde de toi précieusement dans mon coeur. Le temps passe mais les souvenirs demeurent toujours...
Le lendemain, au téléphone, je t'ai entendu dire à maman:« dis lui que nous allons nous promener cet après-midi et cela lui fera de bien de venir avec nous », puis nous avons posé l'appareil. Quelques minutes plus tard, la sirène de l'ambulance retentissait devant chez moi et je suis arrivée trop tard. Je t'ai trouvé reposé mais parti pour un autre monde dont je ne faisais plus partie.
Aujourd'hui encore, ton fauteuil, ton bureau, ta machine à écrire sont au même endroit comme si tu y étais encore là en pensées et nous n'arrivons pas à regarder cet endroit sans t'imaginer là, présent, tapant et composant à haute voix, comme dans le passé.
Aujourd'hui, pour ton 3ème anniversaire, après tant d'amis, je désire te faire cet hommage. Dans le Site que nous avons ouvert pour toi, à mon tour je veux te dire que pour moi, malgré tous les soucis que causent souvent un enfant, tu resteras un exemple de gentillesse, de générosité et surtout de bonté.
Tu as toujours dit : « les souvenirs ne meurent jamais et ne regardez pas derrière vous mais allez de l'avant ».
Sur ta tombe, je ne me lasse pas de regarder ton visage. Je sens ton sourire posé sur moi jusqu'au moment où je franchis le portail. Ton visage me suit comme si ton âme restait présente dans mon coeur et, alors, je retrouve un peu de cette paix que tu savais si bien communiquer.
Peut-être que là où tu te trouves, tu es près de mon mari aussi parti l'an dernier et je pense parfois à vous deux et je me dis : voilà j'ai perdu les deux hommes de ma vie, un père merveilleux et un mari différent ...
Pour toi papa, j'ai essayé d'exaucer ton voeu: " Poèmes de toute une vie" et, si tu les vois depuis les étoiles, j'espère te donner satisfaction et te prouver que tu es toujours dans mon coeur, à chaque instant de ma vie.
Tu disais souvent : «la différence entre les fleurs et les roses c'est que les fleurs périssent mais les roses vivent et meurent ». Alors, toi qui aimait tant les roses, si je pouvais te dédicacer une chanson que tu aimais tellement entendre, ce serait :
"c'est aujourd'hui dimanche et voici des roses blanches".
C'est vrai, c'était un dimanche que tu es parti et il y avaient des roses blanches pour toi papa.
Merci papa pour tout ce que tu m'as donné en exemple et surtout en sagesse de ton vivant et que je sens encore maintenant.
Depuis que tu nous a quittés, maman n'est jamais autant sortie se promener et, sa promenade la conduit, à pieds, à son rythme, toute seule souvent, jusque sur ta tombe où elle y reste près de toi, comme si elle avait autant besoin que moi en écrivant tes poèmes, de te faire comprendre combien tu lui manques autant qu'à moi. Et puis, tu avais raison quand tu nous disais à l'Hôpital: «Vous êtes les deux seules pour vous soutenir mutuellement » et c'est vrai. Mais, maintenant, nous sommes deux veuves et il y a aussi deux tombes dans le même cimetière et deux femmes complètements différentes mais qui pleurent toutes les deux des maris et moi, en plus, un papa adoré.
Ta fille qui t'aimera toujours et dont tu as une place particulière dans son coeur. Alors si j'ai pu faire tout cela depuis que tu es parti mais présent dans nos coeurs c'est aussi grâce à maman, ta compagne de toute une vie, qui a su me soutenir et me donner le courage de poursuivre ton oeuvre.
Merci à toi papa et à toi maman qui m'aidez encore maintenant en m'aimant de tout votre coeur. Car, sans amour, elle ne pourrait pas m'aider ainsi. J'ai eu cette chance merveilleuse dont, parfois, on ne sait pas en apprécier la valeur au bon moment, d'avoir des parents merveilleux et surtout pleins de sagesse et de bonté.
Daphné, ta fille qui, chaque fois qu' elle se trouve devant son ordinateur, te devine près d'elle, à ses côtés et croit t'entendre , en souriant ou en pleurant, la corriger ou la conseiller.
Merci papa de m'avoir tant aimé.
Une messe sera célébrée, par notre curé, le samedi 17 janvier à 18heures à l'Eglise de Champlan.
Grimisuat, le 14 janvier 2004 (3ème anniversaire de son décès)
Daphné Métral
Sa fille