Né à Crône, le 5 avril 1929, Maurice Métral suivit les écoles primaires dans sa commune natale, puis une année au collège de St-Maurice, aidant sa famille, pendant les vacances, secondant son père dans les métiers du bois et dans les travaux de la campagne. C'est à cette époque que son instituteur découvrit ses dons d'écrivain qui débutèrent par une pièce de théâtre "Le Maître de la Terreur* écrite alors qu'il n'avait que 17 ans.
Il dut, cependant patienter quelques années et remplir diverses tâches , en Suisse et à l'Etranger, avant de pouvoir satisfaire son désir d'écrire. C'est certainement pour effacer définitivement son impatience, qu'il écrivit sans cesse par la suite. Et son œuvre s'enrichit rapidement de romans, d'essais, d'articles de journaux, de contes, qui le rendirent très populaire.
En 1951, il épousa Mlle Angèla Romelli et s'installa à Sion et de cette union naquirent 5 enfants,3 filles et 2 garçons. Il vécut alors une expérience pédagogique à l'Institut israélite de Bex, professorat qu'il compléta, dès 1960 et pour deux ans par du journalisme au sein de la "Feuille d'Avis du Valais" dont il allait devenir le rédacteur en chef. On le découvre également correspondant valaisan de la télévision romande.
Dès 1970, il se consacre entièrement à l'écriture. Les prix obtenus à Paris en 1966 pour "l'Avalanche" et en 1969 pour la "Clairière aux Pendus"ont certainement influencé sa décision.
La suite devait lui donner raison et les distinctions se succèdent. des Palmes Académiques en l971, au titre de Chevalier d'Honneur de l'Ordre National de la Légion d'Honneur, par décret de Président de la République en 1999.
Conteur et romancier
Quittant la ville bruyante pour le calme de la nature, il s'installe à Grimisuat, alternant ses longues heures d'écriture et de lecture avec les promenades en forêts, la rencontre entre amis, belles sources d'inspirations.
Ses œuvres reflètent ses expériences vécues, ses aspirations, sa foi profonde, son amour à la famille et le Valais et son besoin de communiquer. N'a-t-il pas consacré un livre entier à raconter le séjour d'illustres personnages en Valais ?
Du "Chemin des larmes" en 1956 , à "La Mort Donnée"en 2000", sa plume ne s'est jamais tarie, malgré quelques alertes dans sa santé. L'écriture était certainement sa meilleure médecine et son refuge aux moments difficiles.
S'il raconte plutôt "Son" Valais, il ne rechigne pas de passer les frontières, comme sa jeunesse , et de s'en aller en Laponie, décor de "La Vallée blanche" (1969) ou sur les bords de l'Adriatique "Le Chemin des Larmes" (1956).
Et le voilà au sein de la paysannerie qu'il décrit si bien dans huit romans qui lui procurent la notoriété, de "L'Avalanche" (1966) à "Toi ou Personne" (1977). La montagne ne pouvait le laisser indifférent, lui qui avait travaillé sur les hauts chantiers, de "La Solitaire" (1972) à "L'Enfant des Hommes" (1975). Quant à l'engagement social, il est concrétisé des "Hauts Cimetières" (1970) à "L'Appel du Soir" (1977).
L'œuvre est dense , complétée par des milliers d'articles de journaux, des nouvelles qu'il composait entre deux romans et qui ont enrichi de très nombreuses publications.
Le chemin que nous avons fait en commun, dans le journalisme, reste une période au cours de laquelle j'ai rencontré un homme attaché à son pays, soucieux de transcrire les sentiments qui marquaient la vie de tous les jours. On percevait daans sa manière de vivre le besoin de partager la vérité et de combattre l'hypocrisie. Ces qualités nous les retrouvons dans ses œuvres, toujours plus marquées au fur et à mesure que les mois et les années passaient, apportant joies, peines et maladies. Il les transmettait à ses lecteurs, leur donnant la force et le courage d'espérer.
Et s'il fallait d'une phrase, résumer Maurice Métral, il suffirait d'écrire :
"Il a aimé sa famille, son pays, sa vocation avec tant d'intensité qu'il nous a laissé un héritage littéraire incomparable".
Revue Almanach du Valais 2002
Robert Clivaz