Au printemps 2012, le hasard m’a permis de croiser le chemin de votre fils Alain. à Val d’Illiez (Valais) chez qui nous avons passé mon mari et moi un charmant week-end. Je suis rentrée à mon domicile bouleversée d’avoir pu échanger des propos avec un de vos fils : Ce fut une belle opportunité !
A la maison, j’ai rangé tous vos romans dans l’ordre de parution. J’ai aussi relu vos lettres avec une trop grand émotion ; c’est alors que j’ai commencé à relire tous vos romans tant appréciés.
Puis, un autre cadeau, la rencontre d’une de vos trois filles avec qui j’ai beaucoup partagé de souvenir. Voilà les raisons qui m’ont motivée à vous écrire ce message souvenir.
Après la lecture de chaque nouveau roman, je partageais avec vous les sentiments que j’avais appréciés en vous lisant. J’ai constaté que très rapidement, au travers de nos écrits, vous aviez perçu les traits de mon caractère les plus aigus : mon cœur à fleur de peau et ma grande sensibilité.
De mon côté, j’ai aussi ressenti votre grande écoute pour autrui, la nature où vous vous ressourciez, symbole de vie et d’équilibre à souhait !
Un jour, je vous ai demandé si vous écriviez vos romans inspirés de moments vécus précisément. Je vous avais même précisé s’il vous arrivait qu’un personnage vous hante plus qu’un autre ! Vous deviez vous délivrer de cet être en écrivant, Mais, j’ai constaté que c’était dans la nature que vous trouviez votre source d’inspiration, l’histoire que vous mettiez sur une feuille blanche s’imposait à vous.
Par deux fois, vous êtes devenu mon Confident : une première fois parce que des tensions entre 2 êtres, chers à mon cœur, me faisaient souffrir comme du poison. Et dans votre réponse vous m’aviez dit cela : « vous avez su me décrire la famille d’une manière extraordinaire : Vous faîtes partie d’une forêt par-dessus tout ! À savoir vos frères et sœurs, votre mère et votre père surtout ; vous appartenez aux vôtres principalement. Ensemble, vous formez un arbre et vous ne parviendrez jamais à respirer votre bonheur en dehors de cet arbre. Mais, il restera toujours la forêt... ».
A chaque nouveau roman, nous nous écrivions jusqu’en septembre 1990.
A ce moment – là, Je vous ai, à nouveau, pris comme Confident…Mais, je n’ai su comprendre votre réponse à mes maux. J’étais certainement trop mal dans ma peau. Vous parliez des médicaments comme une drogue et les psychiatres comme une prothèse.
Quel dialogue !
Nous n’avions, malheureusement, plus la même perception de voir les choses !
Mais, malgré nos différences, j’ai pu, grâces à vos romans et poèmes, retrouver un peu de ma propre vie et suis plus sereine.
Dans une de vos lettres, vous me disiez : « Peut-être que nous aurons l’occasion une fois de nous rencontrer et nos parler de vive voix... ».
Ce moment est arrivé quand je suis allée rendre visite à votre épouse à votre domicile à Grimisuat.
Je suis certaine que vous serez près de nous, avec nous, car, votre maison doit respirer votre présence pour l’éternité.
Neuchätel, le 5 Avril 2013
Ruebeli Janine
Une fidèle lectrice