Il m’arrive souvent de penser à vous. Oui, je dis bien vous, car malgré votre absence je continue à vous vousoyer dans mes rêves, dans mes discussions intimes avec vous, lorsque je vous demande conseil pour différents problèmes à résoudre! C’était notre entente, un respect mutuel mais nous étions malgré tout très proche l’un de l’autre.
Il arrivait souvent que vous me téléphoniez à dix heures du matin pour m’inviter à une partie de tennis sur le court des Vuignier. Ces invitations, je les acceptais avec plaisir, je dirais même avec honneur, car nos confrontations de tennis étaient toujours emprunts de gaieté et de partage. Je vous vois encore avec votre regard malicieux me balader de gauche à droite, une passe courte et la suivante longue jusqu’à ce que le point fût gagnant pour vous ! Moi, de mon côté, j’essayais tant bien que mal, de vous renvoyer la balle toujours exactement là où vous étiez placé, non pas par compassion mais par courtoisie. Les jeux étaient toujours très serrés, mais la victoire était finalement peu importante. Ces moments-là, je ne les oublie pas, je les vis souvent dans les souvenirs et j’aimerais tant les revivre encore une fois !
Votre beau-fils Conrad, qui pense souvent à vous et je suis sûr que là, où vous êtes aujourd’hui, vous nous regardez d’un œil prévoyant et surtout amusé !